Carnet de route

Raquettes dans le Champsaur, gîte des Ancolies à Pont du Fossé du 14 au 17 fév
Le 14/02/2024 par Michel Masselot
Présents : Françoise, Servane, Brigitte, Florence, Corinne, Laurent, Jacques, Bernard et Michel
Le séjour est réservé au gîte des Ancolies à Pont du Fossé depuis plusieurs semaines et j’apprends que seulement 40% de la surface habituelle est couverte de neige dans les Alpes et 8% dans les Pyrénées. Quelle misère !
Ne serait-ce pas de l’intox ou un coup des complotistes ? Une semaine avant, la météo est annoncée maussade avec précipitations trois jours sur quatre. Surement des modèles trollés.
Seuls les bulletins neige avalanche semblent réalistes avec une surabondance de neige au-dessus de 2 000 m suite à une récente chute.
Première journée vers le Palastre ou Soleil Bœuf, au-dessus des Richards. Sur le parking, un AMM avec ses clients et un groupe du CAF de la Crau.
Nous chaussons au bout d’une demi-heure, repérons toutes les traces et décidons de monter dans les éboulis majestueux, hors topo. Bingo, nous doublons le pro, surpris dans son jardin.
Hélas peu après, victime d’une indigestion, j’abandonne. Jacques prend le relais et trace dans 30 cm de fraiche légère. Je me traine jusqu’à épuisement, indique le chemin jusqu’au col, laisse le groupe se promener tout seul et peux enfin dormir. Je ne les entendrai même pas revenir et manger.
Descente de rêve par un autre vallon confidentiel.
Installation confortable dans le gîte de l'Ancolie en chambres doubles. Une grande salle commune, parfaite pour bâtir les plans du lendemain après dégustation des recettes locales, croisées Jura, patrie d’origine de nos hôtes Thierry et Virginie.
Le lendemain, surprise au départ d’Ancelle, la route est barrée par un sens interdit communal. Nous respectons et le soir nous apprendrons que la maréchaussée verbalise. Mais 4km de plus.
Motivé par l’annonce du mauvais temps pour le lendemain, nous montons dans la forêt vers la cabane de la Haute Selle, puis le col de la Pourachière puis la crête de Bonaparré sous le sommet du Piolit. Nous prenons la mesure des grands reliefs du Champsaur où le moindre torrent creuse un lit profond. Au milieu de la crête, le fil s’amenuise, les corniches droite et gauche se rejoignent, nous renonçons.
On refait un nouvel itinéraire pour la suite, dans le vallon sous le col de Chorges. Il s’appelle la Plaine : c’est faux ! Et la carte ne reflète pas le relief. Nous cheminons à vue vers une Cabane, contournons la barre rocheuse du Rocher de la Chabane. Nous traversons les restes d’une immense avalanche issue d’une rupture d’une petite plaque de 20 cm d’épaisseur sur 250 m de large et 350 m de long (17 500 m3). Silence dans le groupe. Tous repensent aux exercices DVA et pelletage. Rien que pour traverser c’est une galère ! Retour par la Cabane de Rouanne Haute et la piste de fond. Encore une longue journée dans une neige fraiche, douce, délicieuse et abondante.
Demain c’est repos, car le troisième jour il ne faut pas forcer. Alors promenade bucolique dans le mauvais temps : ciel voilé, bonne visibilité, soleil et ciel bleu dans l’après-midi : voilà le mauvais temps du Champsaur.
Nous visitons la Cabane de Tante Yvonne, la Cabane de Combeau et le vallon des Casses du Diable.
Exercice de recherche de DVA pour les retardataires du recyclage annuel et exercice pour faire une belle trace sans son téléphone dans les ondulations de la forêt de mélèzes.
On déchaussera à la voiture, car les raquetteur.rices sont peu exigeants sur l’épaisseur du tapis.
Au gîte, nous faisons la connaissance de cousins du CAF de Marseille qui iront en raquettes sur le plateau de Jujal avec les remontées mécaniques d’Orcières.
Dernier jour, départ de Prapic pour la Cabane des Tierces et les Rochers Roux. Mes raquettes se rebellent discrètement et nous nous retrouvons à la Cabane de la Barre.
Je suggère de redescendre et reprendre le chemin prévu, craignant de générer une frustration. Ce fût une révolte. Pas question de descendre et remonter ! Tu ne l’as pas dit ! On monte puis on descend une fois de chaque et faut pas mélanger !
Je décrète une pause, refais un check des pentes, de l’horaire, de la distance. Bref je recalcule un itinéraire comme la dame du GPS.
Nous visiterons le vallon au-dessus de la Barre de la Cabane, sous la crête de la Dent, antécime du Mourre Froid. (Pour les noms de lieu, voir IGN 3437ET, je n’invente rien).
Nous ne regrettâmes pas cette incursion en montagne sauvage.
En résumé : holdup sur la poudre et holdup sur la météo : les quatre jours magiques de l’année 2024 étaient pour nous. Un séjour de brigands.
Col de Clos Lamiande (2 420 m) D+ 850 m ; Dist 9 km ; durée 7h ; surface 42 ha
Bonaparré (2350 m) D+ 1 020 m ; Dist 17,5 km ; durée 8h30 ; surface 282 ha
Vallon de Combeau (2 050 m) D+ 650 m ; Dist 13,5 km ; durée 7h30 ; surface 31 ha
Les Sagnes (2 350 m) D+ 850 m ; Dist 16 km ; durée 8h30 ; surface 7 ha